post # 50 : l'instant suédois du clogger des bois - part I.

 

Chose promise, chose due !!

Le cas de conscience était terrible : fallait-il ou ne fallait-il pas occulter un pan entier de l'histoire du sabot pour homme au nom du politiquement - et esthétiquement - correct ?

Dilemme de ouf, au vu de centaines et de centaines de photos de groupes seventies suédois, norvégiens, danois, finlandais, islandais, plus rarement hollandais ou allemands, glânées sur Internet...

Sueurs froides, peut-être parce que le climat des pays nordiques voulait ça, devant le mauvais goût ambiant, les brushings improbables, les visages parfois dignes d'un bestiaire à la Jérôme Bosch, les pantalons immaculés (ou pas) suggérant un éléphantasis des chevilles chez ceux qui les arborent, les sabots compensés au-delà du raisonnable, du style "je les ai empruntés à ma grande soeur qui fait la choriste pour Cerrone ou à mon petit frère qui  turbine au Bois", les looks uniformes et l'usage en vigueur selon lequel TOUS LES MEMBRES d'un groupe doivent nécessairement être habillés pareils...

J'ai passé une centaine de photos de ce type en revue et je me suis demandé, les applis refermées, si j'aimais encore les sabots après ça...

Faut croire que oui !!

C'est donc à tête reposée, et après avoir ingéré le contenu entier d'un tube d'aspirine et quelques verres d'alcool bien tassés, que j'ai finalement décidé d'inaugurer cette nouvelle rubrique, intitulée "L'Instant suédois".

Ni par nostalgie d'une époque je ne n'ai pas personnellement connue (trop jeune).

Ni par vice (pas si vicieux).

Pas non plus dans l'intention de me moquer, même si l'envie, souvent, ne m'en a pas manqué.

Simplement parce que chanteurs ou musiciens, moches ou mignons, ridicules ou sexy, sapés avec classe (parfois) ou attifés comme l'as de pique par un couturier sous lsd (souvent), ces cloggers venus du froid participent de l'histoire - compliquée, aléatoire incertaine et volontiers improbable - du sabot pour hommes, et qu'à ce titre, ils ont droit, trente ou quarante ans plus tard, à une sortie du placard digne de ce nom.

Parce que ceux qui en ont assez sous le pied (sans jeu de mot) ou dans le slip pour braver le ridicule d'une tenue de scène proche du pyjama bootcut flashy méritent - rien que pour cette raison - un minimum de respect.

Parce que certains d'entre eux, entre chic et naturel, sont quand même délicieux à observer, fût-ce à quatre décennies de distance.

Et parce que sans eux, le sabot pour hommes, n'aurait peut-être pas droit, en 2011, à la portion congrue et néanmoins réelle qui est la sienne, un peu grâce aux importateurs de produits nordiques, beaucoup grâce aux derniers fabricants à l'ancienne rencontrés via la toile, et à leurs créations, des modèles homme You-You aux magnifiques Sabots d'Isa en passant par les somptueux blue clogs de la lointaine Adriana Delsignore. 

Julien.